NI DIEU NI MAÎTRE
A l'occasion de l'édition 2018 de SALO, parcours érotique dans PARIS, la Galerie Thierry Marlat accueille et expose 7 artistes plasticiens, peintres, sculpteurs, photographes ou dessinateurs :
JAY ALANSKY ARNAUD COHEN FRANCK HOMMAGE
MARCUS KREISS MARLAGOR SUSANNE STRASSMANN
STEPHANE TROIS CARRES
et le commissaire d'exposition
ELISABETH KEPLER
Le titre de l'exposition NI DIEU NI MAÎTRE donne le ton au point de vue adopté par Elisabeth Kepler pour cette première participation à la 6ème édition de SALO, édition au doux nom de ROSE, C'EST LA VIE.
Reprenant le titre du journal du très républicain Auguste Blanqui, l'exposition affirme l'érotisme comme une posture partisane de liberté, d'égalité et de fraternité, et d'un refus de toute autorité morale ou divine qui viendrait s'imposer comme législateur sociétal d'un soi-disant débat.
L'érostime SANS DIEU NI MAÎTRE est, de fait, un érotisme qui reprend les rennes de son destin et se réaffirme comme le propos d'un EROS toujours à la recherche de sa PSYCHEE, balayant ainsi des siècles d'un long discours politique et analytique s'acharnant à faire le distingo entre le corps et l'esprit, distinguo toujours mécanique et toujours organe logistique d'une logique que l'on rêve implacable...
L'érotisme : la question est existentielle. L'érotisme est un de nos lieux de contemplation les plus anciens mais également les plus modernes. Il est ce lieu qui finalement concentre les débats, les émois, les peurs et les désirs, un lieu de très grande nécessité donc.
"Peut-on encore librement jouir de la sensualité de nos corps ?
L’affirmation d’une posture athéiste dans le monde occidental donne l’apparence que tout comportement sexuel est possible, pour le moins envisageable. Les femmes obtiennent de plus en plus de pouvoirs, tout en se confrontant à un sexisme autoritaire machiste persistant, qui domine une bonne partie du monde capitaliste. Sauf à se contenter d’un féminisme dénué de sensualité, sauf à se poster devant, contre ou derrière une législation qui règlemente de plus en plus la sexualité, sauf à se soumettre entièrement aux comportements sociétaux types qui norment intégralement non seulement nos désirs mais également le lien qui unit puissance et désir, il faudra bien trouver les options qui restent possibles pour satisfaire nos désirs érotiques, notre besoin de séduction, en bref, la nécessité pour chacun de protéger sa dignité de personne humaine.
Les œuvres des artistes réunies dans cette exposition Ni Dieux ni Maître sont des propositions, des visions libres qui questionnent les points de vue, autant dire des fantasmes, qui sont des sujets de controverses, mais surtout, ce sont des propositions qui d’abord ouvrent le champ sexuel, champ heureusement plus vaste qu’on l’imagine…
Les artistes Marlagoret Susanne Strassmann & Stéphane Trois Carréstrouvent dans le partenariat de la production non seulement un nouveau moyen de communication entre les sexes, mais également des visions nouvelles dans le rapport vu et vision, espace et corps, formes qui séduisent et formes qui produisent des distances.Franck Hommageet Arnaud Cohenne se contentent pas uniquement d’une approche visuelle du sujet. Ils y ajoutent la littérature, la poésie, la réflexion cognitive (dialogue mentale qui suppose un inter-locuteur). Dans le cas d’Arnaud Cohen les dé- et re-compositions du corps par des formes représentatives du pouvoir politique ou mercantile pour y retrouver les blessures qui se sont inscrites dans nos corps, permet de nous re-donner une nouvelle intégrité. Chez Jay Alanskyl’image est entièrement lié aux besoins sexuels : en visant le modèle par l’œil d’une caméra, il découvre sa propre solitude, il proclame l’impossibilité de s’approprier son sujet par la caméra ; il dévoile l’érotisme profondément encré dans la mélancolie. Pour Marcus Kreis, la performance est instantanée, immédiatement dans la collaboration avec une femme, nue, « bien dans sa peau », qui est son option pour retrouver les formes d’expression susceptibles de nous amener à retrouver une certaine joie de vivre dans nos besoins sexuels. Ce faisant, il établit à chaque dessin, pour chaque femme, l’étymologie de la naissance du désir."
Elisabeth Kepler, commissaire d'exposition
"NI DIEU NI MAITRE : et après ?
Ni Dieu, ni maître : comme un préliminaire. D’accord. Et après ?
La recherche de l’être hermaphrodite, celui qui serait neutre, supérieur et qui dépasserait Dieu, a déjà été perdue. No comment.
Un masculinisme sexué, responsable de ses actes et partenaire du féminisme évoqué par Elisabeth Kepler reste à construire et à incarner. L’exposition Ni Dieu, ni Maître donne à cette question des éléments de réponse en proclamant "voilà ce que j’ai compris", et en attendant le reste."
Thierry Marlat